19 février 2009, soir de mon 24ème anniversaire, c'est peut-être un détail pour vous mais pour moi ça veut dire beaucoup, ça veut dire... Raaaaaah. Bref un soir un peu particulier puisque Riton et moi même entre autres compagnons, devions nous rendre à l'Aéronef à Lille pour voir, en concert s'il vous plaît, ces drôles de bonhommes que nous connaissions à peine dans le cadre de notre formation estudiantine. Vous me direz, il y a pire comme travail d'étudiant mais pas le jour de MON anniversaire quoi. Tant à aller voir un concert, autant que ce soit moi qui le choisisse... Et bien... non...snif... Je geints, je geints... Et puis j'écoute leur premier EP... Ah ouais quand même ! Bonne petite claque de rock noisy surpuissant, un peu barré, un peu speed, un peu lofi et surtout accrocheur au possible ! Bon pourquoi pas... Au final la prestation scénique confirme le talent mélodique et le charisme de ces américains sortis de nulle part, enfin pas tant que ça puisqu'ils ont déjà signé sur le désormais célèbre label de Chicago Touch & Go. L'après concert nous réserve une bonne surprise puisque nous sommes quelques uns (Riton est toujours de la partie... Comme d'hab...) à échanger avec les membres du groupe autour de quelques bières dans un bar lillois et ce jusque tard dans la soirée. Dommage que la charmante demoiselle qui fait désormais partie du groupe, n'était pas là à l'époque ! Bref bons souvenirs de petits gars intéressants, bourrés de talent et donc très accessibles. Mon anniversaire est sauf ! Ouf !
Voilà j'arrête de vous raconter ma vie. Quelques mois plus tard, un premier album, Tentacles, voit le jour. C'est aussi le dernier album du catalogue du désormais défunt Touch & Go Records... resnif... D'autant plus que l'album m'apparaît comme décevant : trop foutraque, trop compressé, trop préssé. Peut-être un peu trop d'attente par rapport à ce groupe un peu spécial... Exit le jusqu'au boutisme de l'EP, cette voix hurlée rappelant parfois celle du grand Kurt. Les morceaux sont courts, fourmillent d'idées mais qui ne prennent pas le temps de se développer. Pourtant le talent est toujours là, les mélodies inventives, le psychédélisme typé 60's, les morceaux noisy à souhait, l'énergie punk. Un bon présage pour l'avenir peut-être ?
Dans la lignée du précédent et paru cette fois-ci sur le label Recreation Ltd., Two-Way Mirror est en effet bien meilleur. Si je regrette encore et toujours ce désormais éternel premier EP, la sauce prend sur ce nouveau cru. Les déflagrations sonores sont toujours légions mais quelques petits apartés noisy viennent calmer le jeu, comme autant de respirations avant de repartir pour le Grand Huit. Elles sont bienvenues et permettent réellement d'apprécier les mélodies clavier/guitare/basse, toujours complexes mais inventives et barrées. Les morceaux sont toujours aussi denses et méritent plusieurs écoutes avant d'être appréciées réellement mais c'est foutraquement bon cette fois-ci. Ça part dans tous les sens, le batteur ne s'est toujours pas calmé, changeant de tempo comme Lady Gaga, de tenue vestimentaire, et c'est tant mieux. Andy Bell, chanteur et bassiste de son état, possède toujours cette même voix expressive et éraillée ; Andrew King et sa guitare tissent des murs de sons à coup de mélodies pop, de riffs assassins et de solo déjantés. Il n'y a qu'à écouter le morceau de clôture ''Dog Days'' pour s'en convaincre. La production, quant à elle, est plus ample et permet d'apprécier tout le travail d'arrangements sans avoir la crainte de voir arriver le mal de crâne qui tue. Un bon défouloir en somme que ce Two-Way Mirror. Punk dans l'intention, pop dans les arrangements, psyché dans la démence, noise dans la rock'n roll attitude. Soit les mêmes ingrédients que sur Tentacles mais mieux maîtrisés et vraiment appréciables à leur juste valeur. Un défouloir qui en appelle d'autres assurément et pourquoi pas un p'tit chef d'oeuvre à venir ! En attendant, à écouter en courant dans tous les sens, n'importe où pourvu qu'il fasse beau et qu'il vous donne le sourire aux lèvres...
Gagoun
Two-Way Mirror en trois mots : récréatif, noisy, poppy
En écoute intégrale : http://www.deezer.com/fr/music/crystal-antlers/two-way-mirror-1167709
Si vous aimez cet album, vous aimerez peut-être :
- EP, CRYSTAL ANTLERS, Touch & Go, 2008 : Si si j'insiste ! Grosse claque que ce premier EP « no limits » et particulièrement intense ! Le dernier morceau s'appelle "Parting Song For The Torn Sky", il est juste incroyable de lourdeur, d'expressivité et il transpire le rock.
- Black Square, DD/MM/YYYY, We Are Busy Bodies, 2009 : DD/MM/YYYY (prononcé "day month year" et non "dédé emem igrecigrecigrecigrec"...), non content d'être des bêtes de scène, nous livrent ici un album réellement existant et inventif. Purée expérimentale rock, noisy, psyché... dégomme (du synthé analogique à fond les potards et des guitares crachouillantes), percute (forcement, avec deux batteurs aussi frappadingues) et fait preuve d'un sens de la mélodie et de la cohérence particulièrement déconcertants. On ne parle pas encore assez de ce groupe mais ça changera forcement... et plus tôt qu'on ne le pense.
- Set Em' Wild, Set Em' Free, AKRON/FAMILY, Dead Oceans, 2009 : Dans la catégorie "indierockers foufous", je demande toute la famille Akron. Ca part dans tous les sens, des rythmiques tribales à la funk en passant par par l'electro, l'experimental, la funk et la folk, les joyeux new-yorkais se rapprochent de Crystal Antlers par leur douce folie, leur capacité à casser les rythmes et leur énergie sans égal. A voir sur scène absolument!
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